La magie de la lactofermentation appliquée au miso maison
Bienvenue dans l’univers fascinant de la fabrication du miso maison. Si l’idée de créer votre propre miso peut sembler intimidante de prime abord, cet article est là pour dissiper vos doutes. Je vais vous montrer à quel point le processus est accessible et gratifiant.
Loin d’être une tâche ardue réservée aux experts en fermentation, la préparation du miso à la maison est une expérience simple et profondément satisfaisante.
Et si tu n’as pas envie de tout lire, tu peux aussi visionner le cours en vidéo qui explique comment faire un délicieux miso.
Vous n’achèterez plus jamais de miso en magasin après avoir lu cet article !
Dans l’univers culinaire, le miso fait maison occupe une place de choix. Il est bien meilleur que son homologue industriel, souvent pasteurisé. Cette pâte fermentée est originaire du Japon. Elle est bien plus qu’un simple condiment. C’est un véritable trésor gustatif et santé lorsqu’elle est préparée dans le respect de la tradition.
L’importance du miso fait maison réside d’abord dans sa composition. En contrôlant les ingrédients – légumineuses de qualité, kōji authentique, et sel, on évite les additifs et conservateurs souvent présents dans les versions commerciales. Cette approche garantit un produit riche en probiotiques naturels, essentiels pour une flore intestinale saine et un système immunitaire robuste. De plus, le processus de fermentation lent et naturel développe des saveurs complexes et profondes, introuvables dans les misos industriels.
Dans les lignes qui suivent, nous allons explorer ensemble les secrets de la fabrication du miso. De la sélection des ingrédients de qualité à la compréhension des étapes clés de fermentation, je vous guide à travers chaque phase du processus. Vous découvrirez que, avec quelques connaissances de base et un brin de patience, transformer des sojas ordinaires en un miso riche et savoureux est une aventure culinaire simple et enrichissante.
Qu’est-ce que le miso maison ?
Le miso, cette pâte de soja fermentée, est un pilier de la cuisine japonaise. Aujourd’hui, son histoire et son influence s’étendent bien au-delà des frontières du Japon.
Le miso trouve ses racines dans la Chine antique, où des formes primitives de pâtes fermentées de soja ont été développées. Cependant, c’est au Japon, au cours du 7ème siècle, que le miso tel que nous le connaissons aujourd’hui a commencé à prendre forme. L’introduction des techniques de fermentation à base de Kōji (un champignon utilisé dans la fermentation) a marqué un tournant dans la fabrication du miso, permettant le développement de saveurs et de textures variées. Au fil des siècles, le miso est devenu un ingrédient central dans la cuisine japonaise. En effet, chaque région développe ses propres variantes.
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Les différents types de Miso
Il existe une multitude de types de miso, chacun se distinguant par son goût, sa couleur et sa texture. Parmi les plus connus, on trouve le miso blanc (shiro miso), doux et légèrement sucré. Il est idéal pour les soupes et les marinades légères.
Le miso rouge (aka miso) est plus fort et plus salé, souvent utilisé dans des plats plus robustes.
Le miso d’orge (mugi miso), avec sa texture rustique et son goût profond, est un autre favori. Ces variétés ne sont que la pointe de l’iceberg, car chaque région du Japon offre ses propres versions, avec des nuances de saveurs et de fermentation.
Comment utiliser du miso
Le miso est incroyablement polyvalent. Traditionnellement, il est utilisé comme base pour la soupe miso, apportant une richesse umami caractéristique. Au-delà de la soupe, le miso sert d’assaisonnement dans une multitude de plats : des marinades pour viandes et poissons, en passant par les sauces pour légumes et les vinaigrettes. Son aptitude à enrichir les saveurs le rend indispensable dans la cuisine moderne, tant orientale qu’occidentale.
En somme, le miso n’est pas seulement un aliment : c’est un héritage culturel et gastronomique, témoignant de l’histoire de la fermentation et de l’évolution culinaire à travers l’Asie et au-delà.
Les ingrédients clés pour un miso maison réussi
Le koji
Le Kōji est un élément fondamental dans la fabrication du miso. Il s’agit d’un champignon, Aspergillus oryzae, cultivé sur des grains de riz, d’orge ou de soja. Ce microorganisme joue un rôle crucial dans le processus de fermentation. Il décompose les protéines et les amidons des sojas en acides aminés et en sucres simples. Cette transformation est essentielle pour développer les saveurs complexes et l’umami caractéristique du miso.
Pour faire du miso, vous pouvez utiliser du kōji frais ou du kōji déshydraté. Le kōji frais, généralement plus aromatique et actif, est idéal pour une fermentation rapide et dynamique. Le kōji déshydraté est plus facile à stocker et à manipuler. Il offre une alternative pratique tout en conservant les propriétés nécessaires à la fermentation.
Bien que la fabrication du kōji soit un art en soi et fasse l’objet d’un autre article, il est important de savoir que vous pouvez trouver du kōji de qualité chez différents fournisseurs.
Les légumineuses
Même si le soja est la légumineuse traditionnelle pour la fabrication du miso, il existe une multitude d’alternatives qui offrent des saveurs et des textures uniques. Chaque légumineuse apporte son propre caractère, permettant de diversifier vos créations et d’adapter le miso à vos goûts ou à vos besoins alimentaires.
Les pois chiches sont une excellente option, offrant une saveur douce et légèrement noisette. Les lentilles, qu’elles soient vertes, corail ou brunes, donnent un miso plus doux, idéal pour ceux qui recherchent une alternative au soja. Elles ont l’avantages d’être cultivées près de chez moi.
Les haricots noirs créent un miso audacieux, avec une profondeur de saveur unique et une couleur riche. Les haricots rouges quant à eux, apportent une douceur subtile.
Pour les amateurs de goûts délicats, essayez les pois cassés, qui donnent une texture rustique et une saveur chaleureuse.
Ces alternatives permettent non seulement d’explorer de nouvelles saveurs, mais aussi de répondre à des régimes alimentaires spécifiques, comme les régimes sans soja. Quel que soit votre choix, le processus de fermentation reste similaire, transformant chaque légumineuse en un miso savoureux et nutritif.
Les étapes de la préparation du miso maison
La préparation et la fermentation des sojas sont des étapes clés dans la création d’un miso maison de qualité. Suivre attentivement ce processus assure un miso avec une texture et une saveur optimales.
- Commencez par tremper les légumineuses dans de l’eau pendant 12 à 18 heures. Cette étape permet aux graines de s’hydrater et de se ramollir. Cette étape est essentiel pour la cuisson et la fermentation.
- Après le trempage, égouttez-les et placez-les dans une grande casserole. Couvrez d’eau et faites cuire jusqu’à ce qu’ils soient tendres, ce qui peut prendre environ 3 à 4 heures dans le cas du soja. Une fois cuits, égouttez-les tout en conservant une partie de l’eau de cuisson.
Pour aller plus vite, vous pouvez utiliser une casserole à pression ou cocotte minute. Attention que les peaux de soja ont tendance à boucher le trou de sortie du gaz. C’est pourquoi il faut d’abord laisser les sojas bouillir et enlever un maximum de peau. Et avant de fermer le couvercle, placez un panier vapeur pour bloquer ce qui pourrait remonter.
- Écrasez les légumineuses cuites en une pâte. Vous pouvez le faire manuellement avec un pilon, ou utiliser un mixeur ou un hachoir à viande pour une texture plus fine.
- Mélangez la pâte de légumineuses avec le Kōji et le sel. Le ratio standard est généralement de 2 parties de sojas pour 1 partie de Kōji et environ 10% du poids total en sel. Ce mélange est la base de votre miso.
Fermentation du miso
Faites des boules serrées de miso, de la taille d’une balle de golf ou de tennis si vous avez de grandes mains. Si le miso s’effrite, ajoutez un peu de liquide de cuisson des sojas. Tassez les boules de miso dans votre récipient de fermentation, idéalement en verre. Pressez fermement pour éliminer les poches d’air et assurez-vous que la surface soit plate. Finissez en ajoutant une fine pluie de sel à la surface pour éviter le développement de moisissures.
Avant de mettre votre miso dans le récipient, désinfectez –le avec un peu de vodka ou à l’eau bouillante si vous préférez boire la vodka 😉
Couvrez la surface du miso avec une feuille de papier cuisson, puis placez un poids dessus. Le poids aide à expulser l’air et favorise une fermentation uniforme.
La fermentation du miso doit se faire à température ambiante. Le miso développe des saveurs intéressantes lorsqu’il est exposé à des changements de température. Le temps de fermentation varie selon le type de miso souhaité : de quelques mois pour un miso doux à plus d’un an pour un miso plus fort et plus foncé.
Durant cette période, le miso va développer ses saveurs et sa texture. Il est important de vérifier périodiquement l’état du miso et de s’assurer qu’il n’y ait pas de moisissure ou d’anomalies. Avec patience et attention, vous serez récompensé par un miso maison riche et savoureux.
Mon miso moisi, que faire ?
On observe souvent des moisissures à la surface du miso. Si vous observez des taches de moisissures à la surface de votre miso, enlevez-les avec une cuillère propre. Nettoyez le bord du bocal avec un papier imbibé de vodka et refermez le bocal.
Quelle fermentation pour quelle miso ?
- Fermentation courte : Un miso jeune, fermenté pour une période de 2 à 6 mois, aura une saveur plus douce et une couleur plus claire. Il convient parfaitement pour ceux qui préfèrent un goût moins intense.
- Fermentation longue : Pour un miso plus foncé et au goût plus prononcé, la fermentation peut s’étendre sur 1 an ou plus. Plus le miso mûrit, plus les saveurs se développent et se complexifient.
Comment conserver le miso ?
La conservation adéquate du miso maison est essentielle pour maintenir sa qualité et prolonger sa durée de vie. Après la maturation, le miso doit être transféré dans un récipient hermétique pour éviter qu’il n’absorbe les odeurs d’autres aliments et qu’il se dessèche. Ce bocal est ensuite placé dans le réfrigérateur. Le froid ralentit la fermentation, préservant ainsi les arômes complexes et les propriétés probiotiques du miso.
Il est important d’utiliser des ustensiles propres à chaque utilisation pour éviter toute contamination croisée. Bien conservé de cette manière, le miso maison peut se garder pendant plusieurs mois, voire un an ou plus.
Sa saveur continuera d’évoluer et de se développer avec le temps, offrant une richesse gustative qui s’amplifie au fil des mois. Cette méthode de conservation assure que votre miso maison reste un ajout de choix à votre cuisine, apportant une touche de saveur unique à une variété de plats.
A vous de jouer !
Vous avez maintenant tous les secrets pour faire un premier bocal de miso. Personnellement, j’étais convaincue que c’était difficile de faire son propre miso mais aujourd’hui j’en ai plusieurs bocaux qui vieillissent tranquillement. Le miso maison est tellement bon!
En plus beaucoup de variantes sont possibles, ce qui permet d’utiliser des légumineuses produites localement, je trouve ça canon! et vous?
Si vous avez encore des appréhensions, je vous montre comment faire pas à pas dans le cours filmé